Depuis l’an 850, le Golfe s’envasait et la mer se retirait peu à peu
Les moines, les habitants et les seigneurs commencèrent à assécher le marais au sol très fertile pour les cultures céréalières.
Ils creusèrent de nombreux canaux et installèrent des portes à flot (système de bascule laissant l’eau s’écouler vers la mer à marée basse et se fermant à marée haute).6 000 hectares de marais furent asséchés en deux siècles. Des « Huttiers » se cachaient dans le marais pour échapper à la main mise et au pouvoir des religieux qui, souffrant de la disparition du servage, voulaient utiliser ces serfs nouvellement affranchis. Aliénor d’Aquitaine (Abbaye de Nieul sur l’Autize), mère de Richard Cœur de Lion, participa aux assèchements du Marais. Son mariage tourmenté en 1152 avec Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, incita les Anglais à conquérir le Poitou. Louis IX (1226-1270) réussit à dissuader les intentions anglaises mais un conflit finit par éclater entre la France et l’Angleterre : c’est la Guerre de Cent ans.
La Guerre de cent ans (1346-1453)
Le Poitou et l’Aquitaine connurent une guerre sans merci entre Français et Anglais qui fut fatale au marais et aux travaux engagés au cours du XIIéme et XIIIème siècles.
En effet, le marais fut délaissé : les canaux se bouchèrent, les récoltes furent piétinées par les chevaux et les habitants connurent la famine. L’activité économique perdura difficilement à cette époque. C’est réellement vers 1360 que le commerce via la Sèvre se développa fortement. Du Gesclin finit en effet par reprendre le Poitou aux Anglais et le Duc Jean de Berry, chargé de la gestion du Poitou, contribua au développement économique par voie d’eau. Les denrées transportées vers la Normandie, voire l’Angleterre, étaient le blé, le sel, les poissons, les métaux, les étoffes et le vin (Niort viendrait de « Niorttum » signifiant riche en vin). En 1409, naquit un projet de réaménagement des marais. La reprise des travaux fut engagée et la gestion fut notamment donnée à l’Evêque de Maillezais. Mais des guerres empêchèrent ce projet (destruction de ports par les Bourguignons).
Ce n’est qu’à partir de l’arrivée de Louis XI sur le trône en 1465, que le Poitou put construire son avenir en matière d’aménagement.
Au début de son règne, Louis XI donna de grands pouvoirs aux Religieux et notamment à l’Evêché de Maillezais pour l’organisation et le financement des travaux dans le marais. Toutefois, à la fin de son règne, il réduisit les privilèges de l’Eglise et vers 1520, son successeur François Ier, se désintéressa du Marais Poitevin.
Les travaux d'assèchement
En 1586, le roi de Navarre était dans la région pour colporter ses convictions protestantes (futur roi Henri IV qui épousera Marguerite de Valois – catholique – dit la Reine Margot). Il fut entièrement séduit par le Marais Poitevin.
Dès 1594, le roi Henri IV autorisa les entrepreneurs, Herman Daniel et Philippe Taffin, à réaliser des travaux d’assèchement dans le Marais. Mais les capitaux manquèrent rapidement. En 1599, le roi demanda alors à Humphrey Bradley (ingénieur hollandais et protestant) de réaliser les travaux d’assèchement financés par des capitaux hollandais. Bradley obtint la charge de « Maître des digues du Royaume » et organisa selon un plan géométrique et rigoureux, l’aménagement de plusieurs milliers d’hectares de terres autour d’un long canal de 24 km (la ceinture des Hollandais).
Vers 1650, d’autres grands travaux d’assèchement du marais poitevin furent engagés par Pierre Siette, ingénieur rochelais et géographe du roi Louis XIII qui réalisa 75 km de canaux et assécha plus de 5.000 hectares de marais. Ainsi, c’est au cours du XVIIème siècle qu’une grande partie de l’assèchement des Marais Desséchés fut réalisé. Cependant, les Marais Mouillés avaient été oubliés : ils inondaient les Marais Desséchés lors des fortes crues de la Sèvre Niortaise. Des digues furent alors érigées pour contenir les crues en amont des Marais Desséchés et vers 1660, des canaux (bot et contrebot de Vix) furent creusés pour déverser les eaux dans la mer.
Les marais mouillés en attente
A la fin du XVIIème siècle, le Marais Poitevin avait déjà sa forme actuelle. Mais un problème persistait : les Marais Mouillés.
Louis XIV (1638-1715) n’apporta rien au Marais Poitevin sauf sa politique sanglante dans les provinces du Marais. En effet, en 1685, date de la révocation de l’Edit de Nantes, les protestants furent traqués : certains quittèrent la France, d’autres se convertirent ou allèrent rejoindre les « huttiers » au cœur des Marais Mouillés dont l’aspect impénétrable offrait un refuge de qualité.
Il fallut attendre le milieu du XVIIIème siècle à l’époque de Louis XV (1710-1774) pour voir quelques Huttiers sortir du marais et s’installer sur sa périphérie. La vente des légumes et du chanvre ainsi que les produits de la pêche permirent à certains d’acheter aux seigneurs locaux les parcelles de terre sur lesquelles ils étaient installés.
Since the year 850, the Gulf was silting up and the sea was gradually retreating
The monks, the inhabitants and the lord began to dry out the marsh, which had very fertile soil for cereal crops.
They dug many canals and installed floating gates (a tilting system that lets the water flow into the sea at low tide and closes at high tide). 6 000 hectares of marshland were drained in two centuries. "Huttiers" hid in the marsh to escape the control and power of the religious who, suffering from the disapperance of weaning wanted to use these newly freed serfs. Eleanor of Aquitaine (Abbey of Nieul sur l'Autize), mother of Richard the Lionheart, took part in the draining of the marshland. Her tormented marriage in 1152 with Henri II Plantagenêt, King of England, encouraged the English to conquer Poitou. Louis IX (1226-1270) succeeded in dissuading the English intentions but a conflict finally broke out between the Franc and England: it was the Hundred Years War.
The Hundred Years War (1346-1453)
Poitou and Aquitaine experienced a merciless war between the French and the English, which was fatal to the marshes and the works undertaken during the 12th and the 13th centuries.
Indeed, the marsh was abandoned: the canals became blocked, the harvests were trampled by horses and the inhabitants experienced famine. Economic activity was difficult to maintain at this time. It is really around 1360 that the trade of the Sèvre River developed strongly. Du Guesclin eventually took back Poitou from the English and Duke Jean de Berry, in charge of the management of Poitou, contributed to the economic development by waterway. The foodstuffs transported to Normandy and even England were wheat, salt, fish, metals, fabrics and wine (Niort would come from "Niorttum", meaning rich in wine). In 1409, a project to redevelop the marshlands was born. The resumption of the works was started and the management had to be given to the Bishop of Maillezais. But wars prevented this project (destruction of the ports by the Burgundians).
It was only after the arrival of Louis XI on the throne in 1465 that Poitou was able to build its future in terms of development.
At the beginning of his reign, Louis XI gave great powers to the Religious and in particulat to the Bishop of Maillezais for the organization and the financing of the works in the marsh. However, at the end of his reign, he reduced the privileges of the Church and around 1520, his successor François I lost interest in the Poitevin marshlands.
Dewatering works
In 1586, the King of Navarre was in the region to peddle his Protestant beliefs (future King Henry IV who would marry Maguerite de Valois - Catholic - known as Queen Margot). He was completely seduced by the Marais Poitevin.
As early as 1594, King Henri IV authorised the contractors Herman Daniel and Philippe Taffin to carry out drainage work in the Marais. But capital was soon in short supply. In 1559, the king asked Humphrey Bradley (a Dutch engineer and Protestant) to carry out the dewatering work financed by Dutch capital. Bradley was appointede "Master of the Dikes of the Kingom" and organised, according to a rigorous geometric plan, the development of several thousand hectares of land around a 24km long canal (the Dutch belt).
Around 1650, Pierre Siette, an engineer from La Rochelle and geographer for King Louis XIII, began other major works to drain the Poitevin marshlands. He built 75 km of canals and drained more than 5,000 hectares of marshland. Thus, it was during the 17th century that a large part of the draining of the Dry Mashlands was carried out. Dependent, the Wet Marshes had been forgotten: they inundated the Dry Marshes during the strong floods of the Sèvre Niortaise. Dikes were then, erected to contain the floods upstream of the Wet Marshes and around 1660, canals (bot and contrebot de Vix) were dug to discharge the water into the sea.
Wetland waiting
At the end of the 16th century, the Marais Poitevin already had its present form. But one problem persisted: the Marais Mouillés
Louis XIV (1638-1715) brought nothing to the Marais Poitevin except his bloody policy in the Marais provinces. Indeed, in 1685, when the Edict of Nantes was revoked, Protestants were hunted down: some left France, others converted or went to join "huttiers" in the heart of the Marais Mouillés are the impenetrable aspect offered a quality refuge.
It wasn't until the middle of the 18th century during the reign of Louis XV (1710-1774) that a few Huttiers left the marsh and settled on its periphery. The sale of vegetables and hemp as well as fishing products enabled some to buy the plots of land on which they were settled from the local lords.
Desde el año 850, el Golfo se estaba sedimentando y el mar se estaba retirando gradualmente...
Los monjes, los habitantes y los señores comenzaron a drenar el pantano, que tenía un suelo muy fértil para los cultivos de cereales.
Cavaron muchos canales e instalaron puertas flotantes (un sistema basculante que permite que el agua fluya hacia el mar en marea baja y se cierra en marea alta). 6000 hectáreas de pantanos fueron drenadas en dos siglos. Los "huttiers" se escondieron en el pantano para escapar del control y el poder de los religiosos que, sufriendo la desaparición del destete, querían utilizar a estos siervos recién liberados. Eleanor de Aquitania (Abadía de Nieul sur l'Autize), madre de Ricardo Corazón de León, participó en el drenaje de la marisma. Su atormentado matrimonio en 1152 con Enrique II Plantagenet, rey de Inglaterra, animó a los ingleses a conquistar Poitou. Luis IX (1226-1270) logró disuadir las intenciones inglesas, pero finalmente estalló un conflicto entre los francos e Inglaterra: fue la Guerra de los Cien Años.
La guerra de los cien años (1346-1453)
Poitou y Aquitania experimentaron una guerra despiadada entre los franceses y los ingleses, que fue fatal para los pantanos y las obras emprendidas durante los siglos XII y XIII.
En efecto, el pantano fue abandonado: los canales se bloquearon, las cosechas fueron pisoteadas por los caballos y los habitantes experimentaron hambruna. La actividad económica era difícil de mantener en esta época. En realidad, es alrededor de 1360 cuando el comercio del río Sèvre se desarrolló fuertemente. Du Guesclin recuperó finalmente el Poitou de los ingleses y el duque Jean de Berry, encargado de la gestión del Poitou, contribuyó al desarrollo económico por vía fluvial. Los alimentos transportados a Normandía e incluso a Inglaterra eran trigo, sal, pescado, metales, tejidos y vino (Niort vendría de "Niorttum", que significa rico en vino). En 1409, nació un proyecto para reurbanizar las tierras pantanosas. La reanudación de las obras se inició y la gestión tuvo que ser entregada al obispo de Maillezais. Pero las guerras impidieron este proyecto (destrucción de los puertos por los borgoñones).
Sólo después de la llegada de Luis XI al trono en 1465, Poitou pudo construir su futuro en términos de desarrollo.
Al principio de su reinado, Luis XI dio grandes poderes a los religiosos y en particular al obispo de Maillezais para la organización y la financiación de las obras de la marisma. Sin embargo, al final de su reinado, redujo los privilegios de la Iglesia y alrededor de 1520, su sucesor Francisco I perdió el interés por los pantanos de Poitevin.
Obras de desecación
En 1586, el Rey de Navarra se encontraba en la región para vender sus creencias protestantes (el futuro Rey Enrique IV que se casaría con Margarita de Valois - católica - conocida como la Reina Margot). Fue completamente seducido por el Marais Poitevin.
Ya en 1594, el rey Enrique IV autorizó a los contratistas Herman Daniel y Philippe Taffin a realizar trabajos de drenaje en el Marais. Pero pronto hubo escasez de capital. En 1599, el rey pidió a Humphrey Bradley (un ingeniero holandés y protestante) que llevara a cabo las obras de desagüe financiadas por el capital holandés. Bradley fue nombrado "Amo de los diques del reino" y organizó, según un riguroso plan geométrico, el desarrollo de varios miles de hectáreas de tierra alrededor de un canal de 24 km de largo (el cinturón holandés).
Hacia 1650, Pierre Siette, ingeniero de La Rochelle y geógrafo del rey Luis XIII, inició otras obras importantes para drenar las marismas de Poitevin. Construyó 75 km de canales y drenó más de 5.000 hectáreas de marismas. Así, fue durante el siglo XVII que se llevó a cabo una gran parte del drenaje de los pantanos secos . Dependiente, los Pantanos Húmedos habían sido olvidadas: inundaron las Marismas Secas durante las fuertes inundaciones de la Sèvre Niortaise. Se construyeron entonces diques para contener las inundaciones aguas arriba de los Pantanos Secos y alrededor de 1660 se excavaron canales (bot et contrebot de Vix) para descargar el agua en el mar.
Los humedales esperan
A finales del siglo XVI, el Marais Poitevin ya tenía su forma actual. Pero un problema persistía: Los Pantanos Húmedos (Marais Mouillés en franés)
Luis XIV (1638-1715) no trajo nada al Marais Poitevin excepto su sangrienta política en las provincias del Marais. En efecto, en 1685, cuando se revocó el Edicto de Nantes, los protestantes fueron perseguidos: algunos abandonaron Francia, otros se convirtieron o fueron a unirse a los "huttiers" en el corazón de los pantanos húmedos son el aspecto impenetrable que ofrece un refugio de calidad.
No fue hasta mediados del siglo XVIII, durante el reinado de Luis XV (1710-1774), que algunos huttiers dejaron la ciénaga y se establecieron en su periferia. La venta de verduras y cáñamo, así como de productos de la pesca, permitió a algunos comprar a los señores locales las parcelas de tierra en las que se asentaron.